Lettre ouverte à Geneviève de Fontenay

Suite à la révélation, par le "magazine" (torchon serait un mot plus approprié) Entrevue, de photos de mode mettant en scène Valérie Bègue, élue Miss France 2008 par un jury composé à 50% de personnalités que VOUS avez réunies et à 50% par les Français ayant voté pour elle, vous avez accordé à 20minutes.fr l'interview suivante :

Alors Geneviève, qu’est ce que c’est que cette nouvelle affaire? 
Ah, je n’aurais la paix que dans ma tombe! J’ai découvert ça ce matin, j’étais ulcérée. Elle déshonore le titre de Miss France!

Mais il y avait également eu l’affaire Laetitia Bleger qui avait posé nue dans Playboy et Entrevue? 
Mais c’était beaucoup moins trash. Cette fois-ci, elle a vraiment une tête de cochonne. Le pire c’est la photo sur la croix. Tous mes amis catholiques m’ont appelée. Monseigneur Di Falco est outré. Je ne me vois pas me la trimballer toute l’année dans mes campagnes.

Mais Valérie Bègue a déclaré qu’elle ne démissionnerait pas… 
Si elle ne le fait pas, on la démissionnera nous-même! Je ne veux plus la revoir. Elle est actuellement à la Réunion… qu’elle y reste ! Ce n’est pas du racisme. On a déjà eu des miss d’outre-mer mais là c’est vraiment n’importe quoi!

Alors qui sera la prochaine Miss France? 
Le comité Miss France doit se réunir. Et nous aurons le plaisir de vous présenter la nouvelle Miss France 2008 pour la nouvelle année. Ca ne sera pas forcément la première dauphine, mais en tous cas on va bien la questionner avant de lui remettre le titre. Car si jamais elle aussi a fait des photos et qu’on le découvre après, c’est moi qui démissionnerais! 

Je voudrais savoir ce qui vous donne le droit d'insulter ainsi publiquement une personne qui n'a franchement rien fait de grave si ce n'est choquer votre morale catholique et puritaine ? Dites moi Mme de Fontenay, qu'est ce qui vous en donne le droit ? De quel droit vous permettez vous de parler de cette personne comme d'une chose que l'on "trimballe" ?

De plus, vous affirmez que si Valérie Bègue ne démissionne pas, vous le ferez pour elle, mais Mme de Fontenay, oseriez vous aller à l'encontre du choix du jury que VOUS avez réuni et des Français ayant voté lors de VOTRE émission ? Oseriez vous ainsi désavouez le choix de tous ceux qui finalement sont ceux qui vous permettent de vivre ?

Vous affirmez également ne pas être raciste, après tout je veux bien vous laisser le bénéfice du doute, mais dans ce cas pourquoi ne pas considérer que la 1ère dauphine pourrait devenir Miss France ? Parce qu'elle vient de Nouvelle Calédonie et ne correspond pas à ce que l'on retrouve dans vos campagnes ou chez vos amis catholiques ?

Enfin Mme de Fontenay, je tiens à vous rappeler que ces photos étaient d'ordre privé et ne devait être diffusées, à partir du moment ou elles sont diffusées, au lieu de vous attaquer à la personne élue, vous devriez vous attaquer aux personnes les ayant diffusées, car si votre émission est salie, c'est de leur fait et non du fait de la Miss. N'importe quelle personne ayant un tant soit peu de logique, de morale et d'honneur le comprendrait instantanément. Maintenant il est vrai qu'il est bien plus facile de s'acharner sur une jeune femme de 22 ans que de s'attaquer à un torchon comme Entrevue, d'autant que son fondateur, Thierry Ardisson, vous offre une couverture médiatique appréciable... 

Pour conclure, Mme de Fontenay, comme je suis un Grand Seigneur et que vous suscitez chez moi de la pitié, je vous propose 3 solutions pour votre émission:

• la première consiste à vous obstiner dans la voie catholico-conservatrice que vous semblez aimer: à savoir des miss  "nunuche sourire forcé contre la faim dans le monde et vas y que je suis formatée", correspondant parfaitement à ce que veux la campagne. Je vous propose afin d'éviter tout scandale d'imposer un test de virginité à toutes les candidates; de plus il faudra assumer que votre émission perde de l'audience d'année en année (cf. Médiamétrie);
• la seconde consiste à cesser de vous sentir "mortifiée" (pour reprendre votre expression) à chaque fois que vous êtes confrontée à une femme d'aujourd'hui;
• la troisième solution consisterai pour vous à démissionner, comme ça vous resterais dans votre campagne et n'aurez pas à vous adapter à la France d'aujourd'hui.

Ne vous saluant pas, j'espère que vous aurez l'intelligence nécessaire à la compréhension de ce message.